Prix de la littérature arabe 2024
(actualisé le )
Les élèves de 2GT1 ont choisi d’élire pour le Prix de la littérature arabe 2024 le roman d’Amina Damerji, Bientôt les vivants.
Ils se sont rendus le lundi 9 décembre à la remise du Prix à l’Institut du monde arabe, à Paris. Voici le texte qu’ils ont prononcé pour expliquer leur vote.
Les élèves de l’Académie de Versailles ont choisi de décerner le Prix de la littérature arabe des lycéens 2024 à Amina Damerdji pour son ouvrage Bientôt les vivants.
Bientôt les vivants est un roman traitant d’un sujet difficile, en l’occurrence de la décennie noire en Algérie, une plaie béante dans le cœur et l’histoire du pays.
La décennie noire est une guerre civile qui a opposé le gouvernement du pays et le parti islamiste au cours des années 90 et qui a fait entre 100 000 et 200 000 morts. Cette période sensible est taboue en Algérie et peu connue en France.
Les personnages de Bientôt les vivants représentent le vécu des Algériennes et des Algériens lors de la décennie noire en allant bien au-delà des discours médiatiques et politiques très polarisés. Amina Damerdji a voulu aborder le réel dans toute sa complexité en s’éloignant d’une vision trop manichéenne des événements. L’exemple d’Hicham et de Brahim qui s’aiment et se divisent évoque le déchirement des familles et du pays. Il pose également la question du choix face auquel s’est retrouvé tout un chacun lors de cette guerre civile : doit-on couper les ponts avec les personnes que nous aimons mais qui embrassent une position opposée à la nôtre ?
La place de la jeunesse dans l’ouvrage nous a profondément bouleversés car ces adolescents cherchent à vivre, à faire la fête, à tomber amoureux, à rêver de leur avenir professionnel, à se construire par-delà la violence. Nous pouvons tous nous identifier à Selma, à son histoire familiale, aux moqueries qu’elle subit ou tout simplement aux questionnements autour de sa place dans un monde teinté par la brutalité.
Enfin, le courage d’Amina Damerdji nous a extrêmement touchés car écrire sur cette période sensible que l’Algérie voudrait oublier pourrait porter atteinte à sa carrière. Elle a néanmoins pris ce risque afin de permettre de poser des mots sur ces événements, de se réapproprier cette histoire, d’effectuer un travail de mémoire et peut-être de guérir par la littérature.
Voici la 4e de couverture de cet ouvrage.
